- véhiculer
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• 1856; de véhicule1 ♦ Transporter au moyen d'un véhicule. ⇒ voiturer. Il nous a véhiculés jusqu'à la gare. Fam. Se véhiculer : se transporter.2 ♦ Didact. Constituer un véhicule (1o) pour (qqch.). Le sérum sanguin véhicule divers pigments.♢ Fig. Être le support de, transmettre. Son ouvrage véhicule une idéologie suspecte.Synonymes :- diffuser- généraliservéhiculerv. tr.d1./d Servir de véhicule à (qqch). Les médias qui véhiculent l'information.d2./d Transporter par véhicule.d3./d (Afr. subsah.) être véhiculé: disposer d'un véhicule automobile.⇒VÉHICULER, verbe trans.1. [Le suj. désigne une pers. ou une société de services] On véhicula également de notables quantités de bois et de charbon (VERNE, Île myst., 1874, p. 283). La poste impériale n'était pas chargée de ne transporter que les lettres: Auguste avait doublé les cavaliers d'un service de voitures qui devaient véhiculer bagages, vivres (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 60).— Se faire véhiculer. Se faire transporter par quelqu'un qui possède un véhicule. Les mariages du commun ne se font plus mener à la Cascade, ils se font véhiculer à la Tour Eiffel (GONCOURT, Journal, 1888, p. 892). Il faisait noir, elle avait trouvé drôle, amusant, crâne, d'arrêter une voiture allemande qui passait pour se faire véhiculer et gagner quelques kilomètres (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 252).2. [Le suj. désigne un véhicule] Des taxis ont véhiculé des nuits durant (...) des Lithuaniens, faiseurs de vers hirsutes, des Chiliens en chandail qui peignaient avec des fourchettes à escargots (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 149). La semi-remorque, (...) permet facilement de véhiculer de lourdes charges avec un tracteur de puissance relativement réduite (TINARD, Automob., 1951, p. 374).3. [Le suj. désigne un moyen de transp.] Les cours d'eau sont des voies de communication presque toujours à la disposition des riverains, et qui véhiculent indifféremment hommes et marchandises en mettant les uns et les autres à l'abri des voleurs de grand chemin et des difficultés de parcours (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 28).B. — 1. [Le suj. désigne ce qui conduit] Transporter. Les vaisseaux comprennent les artères et les veines. Les premières véhiculent le sang qui vient du cœur, tandis que les secondes l'y reconduisent (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 192). Dans le cadre du puits, des tubes congélateurs véhiculent le mélange classique à l'ammoniac ou au chlorure de calcium, qui abaisse la température moyenne des terrains à 25 degrés sous zéro (E. SCHNEIDER, Charbon, 1945, p. 232).2. [Le suj. désigne un milieu fluide] Propager, transmettre. Des filtres interposés sur leur trajet arrêtent les poussières véhiculées par l'air de ventilation (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 224). Le stimulus de la floraison (...) est véhiculé par la sève élaborée jusqu'aux points où se formeront les initiums floraux; il peut être transmis par greffage (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 738).3. [Le suj. désigne un support, un vecteur] Propager (des germes infectieux). Ces vignes américaines véhiculèrent avec elles trois fléaux du vignoble, l'oïdium (1852), le phylloxéra (1868) et le mildiou (1878), auxquels nos vignes traditionnelles succombèrent rapidement (LEVADOUX, Vigne, 1961, p. 32).4. Au fig. Propager, répandre (des idées, des conceptions). Il serait (...) vain de penser avec tel instituteur que le latin, langue des curés, ne saurait que véhiculer une influence cléricale (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 250).REM. Véhiculeur, adj. et subst. masc. a) Adj. Qui permet le transport, le transfert. Les difficultés et les frais commencent seulement lorsqu'on veut se débarrasser de l'agent véhiculeur du sel: l'eau (STOCKER, Sel, 1949, p. 70). b) Subst. masc., industr. chim. (text.). Produit utilisé pour faciliter la diffusion des colorants des textiles à base de polyester. L'adjonction d'un véhiculeur, en général un ester phénolique, est indispensable (...) pour accroître l'élasticité de la structure des fibres de polyester, et permettre aux colorants d'y diffuser plus rapidement (GDEL).Prononc. et Orth.:[veikyle], (il) véhicule [-kyl]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1835 « transporter d'un endroit à un autre au moyen d'un véhicule » je ne veux pas qu'on me véhicule (TÖPFFER, Mélanges, p. 144 [Cherbuliez] ds QUEM. DDL t. 12); 2. 1911 « constituer un moyen physique de transport d'un point à un autre, pour une chose concrète » (MACAIGNE, loc. cit.); 3. 1916 fig. « transporter » (L. DAUDET, Hérédo, p. 199: Sa voix [...] véhiculait un incroyable mélange de sottises doctoralement affirmées). Dér. de véhicule; dés. -er. Fréq. abs. littér.:43. Bbg. GARY-PRIEUR (M.-N.). Contribution à l'ét. de qq. règles sém.: les verbes dér. de n. Thèse, Paris, 1979, pp. 389-391.véhiculer [veikyle] v. tr.ÉTYM. 1835; de véhicule.❖1 Transporter au moyen d'un véhicule. ⇒ Voiturer. Fam. || Se véhiculer : se transporter.1 (…) un tas de drôles véhiculants, voulant véhiculer, ne demandant qu'à véhiculer, qui vous véhiculeront; n'en doutez pas. Et je ne veux pas, moi, qu'on me véhicule; je ne veux pas !… Et voilà pourtant que j'entre dans le wagon, que je m'assieds sur la chaudière; car j'aime mieux être dans la machine, que broyé par elle.Rodolphe Töpffer, Mélanges, 1835, p. 144, in D. D. L., II, 12.2 Didact. (Sujet n. de chose). Constituer un véhicule (1.) pour (qqch.). || Le sérum sanguin véhicule divers pigments. || Les substances que véhiculent les systèmes circulatoires de la plante (→ Sève, cit. 1).3 Par métaphore ou fig. Transporter.2 Peut-être considère-t-il avec une sombre dérision la façon qu'il a de véhiculer tout le long de la rue un abîme que tant de gens coudoient sans s'en douter; de le véhiculer exactement comme le garçon là-bas pousse son triporteur.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, VII, p. 52.♦ Spécialt. Franç. d'Afrique. || Être véhiculé : disposer d'un moyen de transport. Syn. (partiel) : être voituré.
Encyclopédie Universelle. 2012.